Le sondage de 2017 sur le travail et la santé des cadres supérieurs brosse un tableau de cadres supérieurs fiers de leur travail, respectés par leurs supérieurs et de plus en plus investis, en dépit d’un stress élevé, d’un milieu de travail exigeant où les délais sont toujours serrés et d’une charge de travail en constante augmentation. Les principales mesures des résultats, comme la satisfaction professionnelle et l’état de santé auto-évalué, restent stables et assez solides en comparaison de 2012.
Cependant, il se dessine parallèlement des tendances inquiétantes qui risquent de nuire à la santé individuelle et organisationnelle avec le temps. Trente-cinq pourcent des cadres supérieurs déclarent travailler 55 heures ou plus par semaine (en hausse par rapport à 25 % en 2012), la satisfaction par rapport à la rémunération est en baisse et 70 % mentionnent avoir songé à quitter leur poste actuel au moins une fois par mois au cours des six derniers mois. De plus, du point de vue de la santé personnelle, la majorité des cadres supérieurs sont considérés comme en surpoids ou obèses, de plus en plus d’entre eux ont reçu un diagnostic d’affection musculo-squelettique (43 % contre 28 %), de problème de santé mentale (21 % contre 11 %), ou de problème gastro-intestinal (18 % contre 8 %), par rapport à 2012. L’incidence de l’incivilité continue à soulever des inquiétudes.
Pour la plupart, gérer les exigences professionnelles devient encore plus compliqué avec l’utilisation croissante de la e-technologie qui amène les cadres exécutifs à se sentir obligés de faire des heures supplémentaires, fait qu’il est plus difficile de ne pas travailler et ne leur apporte pas plus de flexibilité. La majorité estime que la e-technologie a amélioré leur rendement (en particulier, les jeunes cadres supérieurs), leur aptitude à remplir leurs tâches et leur capacité de communiquer, mais elle a aussi augmenté leur charge de travail et ne cesse de déséquilibrer le rapport vie professionnelle-vie privée.
Les cadres supérieurs du secteur public ont beaucoup moins confiance dans leur capacité de concilier obligations professionnelles et vie personnelle, en comparaison de personnes qui occupent des postes de direction similaires au Canada*, et ils sont moins susceptibles de penser que leur employeur encourage à trouver un équilibre entre travail et vie privée ou que leur milieu de travail est psychologiquement sain.
Tout en déclarant moins d’heures de travail, les cadres subalternes sont beaucoup plus susceptibles d’avoir du mal à gérer les exigences du travail. Plus ils sont bas dans la hiérarchie, moins ils sont satisfaits de leur emploi, moins ils se sentent respectés, plus ils risquent un épuisement professionnel et moins ils ont l’impression de pouvoir prendre des risques dans leur équipe. Ils sont aussi moins susceptibles de qualifier leur santé mentale de positive et plus susceptibles de faire état d’un diagnostic de problème de santé mentale ou de consulter un professionnel.
Il existe aussi des différences constantes entre les cadres supérieurs hommes et femmes. Les femmes font état de niveaux de stress plus élevés, d’absentéisme, d’incidents de harcèlement et elles ont généralement plus de difficulté à se dégager des obligations professionnelles, mais elles sont également plus satisfaites de leur salaire et de leurs perspectives de carrière, s’estiment en meilleure santé, sont plus susceptibles d’avoir un IMC acceptable, dorment mieux et boivent moins que leurs collègues masculins.
Dans un contexte de changements rapides, et conscients qu’on attende d’eux qu’ils fassent preuve de souplesse et de résilience, les cadres expriment un degré élevé d’incertitude face à la capacité de répondre aux exigences futures en ce qui concerne l’utilisation de la technologie et des médias sociaux, le recrutement et la fidélisation d’employés talentueux, l’adaptation de notre environnement de travail à un nouveau contexte et l’édification d’une équipe de dirigeants forts et capables.