Résultats du SAFF pour les employés du groupe EX

Analyse des résultats du SAFF

Les résultats du Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux (SAFF) de 2022 ont été publiés le 31 mai 2023. Ceux qui concernent les employés de niveau EX sont légèrement plus négatifs que ceux du sondage de 2020, et le pourcentage de réponses neutres a augmenté. Les fonctionnaires pouvaient répondre au SAFF entre novembre 2022 et février 2023. C’est durant cette même période qu’on a annoncé le retour obligatoire au bureau de 2 à 3 jours par semaine; il est donc probable que cette annonce ait eu un impact sur les résultats.

Si nous nous fions aux résultats de l’Étude 2021 sur le travail et la santé des cadres supérieurs (l’Étude) – lesquels indiquent un taux d’épuisement professionnel de 75 % chez les cadres supérieurs –, nous pouvons conclure que la santé des personnes et des organisations continue de se détériorer. Mais cette situation n’est pas propre au Canada. Selon une analyse (en anglais seulement) des résultats du Civil Service People Survey, enquête réalisée auprès des employés de la fonction publique du Royaume-Uni, aucun ministère ou agence n’a vu ses résultats en matière de bien-être revenir aux niveaux d’avant la pandémie. En réalité, le taux d’anxiété des fonctionnaires britanniques a augmenté par rapport à 2019.

Voici quelques-uns des principaux résultats[1] du SAFF de 2022 pour le groupe EX. À moins d’indication contraire, ils sont comparés à ceux du SAFF de 2020.

  • Les EX sont moins nombreux à penser que leur organisation fait du bon travail de sensibilisation à la santé mentale en milieu de travail (80 % comparativement à 90 %), et seulement 44 % estiment qu’ils sont en excellente ou très bonne santé mentale.
  • Plus d’un répondant sur trois (37 %) indique avoir un niveau de stress élevé ou très élevé, et comme en 2020, 47 % se sentent épuisés émotionnellement après leur journée de travail.
  • Parmi les facteurs de stress liés au travail, les répondants mentionnent leur lourde charge de travail (54 %), le nombre insuffisant d’employés pour faire le travail (48 %, comparativement à 41 %), les délais déraisonnables (45 %), les longues heures de travail (42 %), la conciliation travail et vie personnelle (40 %), les priorités concurrentes ou qui changent constamment (30 %, comparativement à 21 %), le manque d’attentes claires (17 %, comparativement à 12 %), les problèmes de paye ou d’autre forme de rémunération (15 %), et le manque de contrôle ou de contribution aux prises de décision (14 %, comparativement à 8 %).
  • Près d’un répondant sur dix (9 %) estime que le racisme a un impact négatif sur sa santé mentale.
  • Et un peu moins de trois répondants sur quatre (72 %) dirait que son milieu de travail est sain sur le plan psychologique; ce taux est encore plus pas pour les cadres supérieurs de niveau EX01 (69 %).

Ces résultats concordent à la demande sans cesse croissante à laquelle doit répondre le Service-conseil pour les cadres supérieurs de l’APEX. En 2022-23, il a tenu 1 787 sessions-clients, ce qui représente une augmentation de près de 9 % par rapport à l’année précédente. De plus, il ne s’est pas passé une semaine sans que ce service reçoive des demandes d’information de cadres supérieurs qui envisagent une rétrogradation afin de quitter les rangs des cadres supérieurs, ou qui cherchent à identifier des stratégies ou à obtenir des ressources pour améliorer leur santé mentale et leur résilience.

Et à la suite de l’Étude de 2021, l’APEX a organisé plus de 70 séances d’information auprès d’organisations et de communautés afin d’en présenter les résultats, de discuter des meilleures pratiques et de mettre en lumière les interventions permettant d’améliorer la santé des cadres supérieurs et de leurs organisations. Nous préparons actuellement un rapport sur les pratiques exemplaires. Nous avons également mis sur pied un Cercle des sous-ministres pour encourager la haute direction à discuter des mesures à prendre à cet égard.

  • La bonne nouvelle est que 93 % des EX sont fiers du travail qu’ils font et que 87 % en tirent de la satisfaction.
  • Par ailleurs, seulement 65 % (comparativement à 75 %) estiment que la haute direction de leur organisation prend des décisions efficaces et 67 % jugent qu’elle communique efficacement les renseignements essentiels au personnel.
  • Bien que 84 % des EX considèrent que leurs superviseurs immédiats soutiennent leurs aspirations professionnelles, seulement 71 % sont d’avis que leur organisation met tout en œuvre pour les appuyer dans leur perfectionnement professionnel.
  • 10 % de tous les EX et 12 % des EX01 pensent qu’ils n’ont pas le soutien nécessaire au travail pour fournir un service de haute qualité. Dans l’ensemble, les EX estiment que la qualité de leur travail est minée parce qu’ils doivent faire le même travail ou en faire plus, avec moins de ressources (54 %), parce que les échéanciers sont déraisonnables (50 %), parce que les priorités changent constamment (41 %), parce qu’il y a un trop grand nombre d’étapes d’approbation (39 %) et parce que le taux de roulement du personnel est élevé (37 %, soit une augmentation de 15 points).
  • Enfin, 48 % des EX ont l’intention de quitter leur poste actuel au cours des deux prochaines années (comparativement à 42 %). La plupart le feront pour occuper un autre poste dans leur organisation (35 %) ou dans une autre (37 %), sauf les EX05, qui sont 37 % à prévoir prendre leur retraite durant la même période (comparativement à 30 %).

Au cours des douze derniers mois, l’APEX a organisé 14 événements d’apprentissage virtuels très populaire sur une gamme de sujets, dont : Faire le saut vers le rang des cadres supérieurs; Diriger dans un monde hybride; Bien-être et santé mentale dans un milieu de travail en pleine évolution; Poser ses limites pour rester en santé; Préparez votre retraite en tant que cadre supérieur; Leadership d’influence. Et nos événements de prestige, soit la Cérémonie de reconnaissance des nouveaux cadres de direction 2022 ainsi que le Sommet sur le leadership et la Cérémonie de remise des Prix d’excellence de l’APEX 2023, ont eu lieu en mode hybride, tout en bénéficiant d’une très forte assistance en personne pour la première fois depuis 2019.

Nous avons également établi plusieurs partenariats avec des communautés, des réseaux et des organisations pour mettre sur pied des projets pilotes de mentorat, promouvoir les occasions d’apprentissage, repérer des volontaires pour des séances de consultation, fournir des occasions de réseautage et donner des conseils et des astuces.

  • La proportion de EX qui recommanderaient leur organisation comme un excellent milieu de travail est passée de 84 % à 78%.
  • Plus d’un répondant sur dix (11 %) ne se sent pas valorisé au travail et 14 % affirment qu’ils ne reçoivent pas de reconnaissance significative lorsqu’ils font du bon travail. (Il est à noter que 65 % des répondants de l’Étude 2021 ont évoqué le déséquilibre entre les efforts qu’ils déploient et les récompenses qu’ils reçoivent.)
  • Seulement deux répondants sur trois indiquent recevoir du soutien au travail pour concilier leur travail et leur vie personnelle, comparativement à 75 % en 2019. Un peu plus d’un répondant sur quatre (27 %) est en mesure d’accomplir les tâches qui lui sont assignées pendant les heures normales de travail (comparativement à 36 % en 2019).
  • Malgré l’Appel à l’action en faveur de la lutte contre le racisme, de l’équité et de l’inclusion, seulement 74 % de EX (comparativement à 85 %) estiment que leur organisation met en œuvre des initiatives qui favorisent la lutte contre le racisme dans le milieu de travail. Et seulement 65 % des EX (58 % des EX01) considèrent que cet Appel à l’action a eu un impact positif sur leur organisation. Et c’est le cas de moins de la moitié des répondants – 49 % – dans l’ensemble du personnel.
  • Le sujet de la paye et des autres formes de rémunération demeure préoccupant : 30 % des EX affirment avoir été touchés par ce genre de problèmes au cours des 12 derniers mois. Et pour 77 % d’entre eux (comparativement à 59 %), le problème n’est toujours pas réglé. Parmi ceux qui ont été touchés par les problèmes de rémunération, 50 % sont insatisfaits du soutien qu’ils ont reçu de la part de leur organisation pour les aider à les régler, tandis que 69 % (comparativement à 59 %) sont insatisfaits du soutien reçu du Centre des services de paye.

En tant que voix de la communauté des cadres supérieurs, l’APEX continue de plaider en faveur d’améliorations à apporter aux conditions d’emploi des cadres supérieurs. Au cours des dix dernières années, on a assisté à une érosion de ce que cela signifie d’être un cadre supérieur, et les problèmes de compression et d’inversion salariales n’ont fait qu’aggraver le problème. L’APEX travaille pour qu’on apporte des changements dans l’établissement de la rémunération globale des cadres supérieurs – y compris la rémunération au rendement et les conditions d’emploi – de manière à ce qu’elle soit juste, objective, opportune et transparente, et qu’elle permette à cette communauté d’attirer et de retenir les meilleurs talents qui soient. À cette fin, nous recommandons la remise sur pied d’un comité consultatif externe sur la rémunération des cadres supérieurs. Un peu plus tôt cette année, nous avons d’ailleurs transmis à la présidente du Conseil du Trésor notre proposition de mandat pour un tel comité.

L’APEX fait régulièrement référence aux résultats de l’Étude sur le travail et la santé des cadres supérieurs lorsqu’elle défend les intérêts de la communauté des cadres supérieurs. La nouvelle série de données dont fait état le présent document nous fournit une source de renseignements supplémentaires. Nous avons hâte de lancer la prochaine édition de l’Étude en 2024, car elle nous procurera encore plus d’information sur les tendances.

 

[1] Nous avons l’intention d’examiner les thèmes de la discrimination et du harcèlement lorsque les résultats auront été répartis en fonction des groupes EDI. Ces données devraient être disponibles d’ici quelques mois.

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